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Le blog d'Hélène Loup
31 mai 2020

LE VIEUX, LA VIEILLE, LE POIS ET LE HARICOT - raconté le vendredi 29 mai 2020à 18h sur facebook - d'après Natha Caputo

LE VIEUX, LA VIEILLE, LE POIS ET LE HARICOT

H. L. - Adapté de Natha Caputo – Sceaux le 31 mai 2020

 

Il y avait un vieux et il y avait une vieille. Le vieux avait un coq. La vieille avait une poulette.

Un jour, en grattant, grattant la terre, le coq trouva un pois. Un jour, et c'était le même jour, en grattant, grattant la terre, la poulette trouva un haricot.

Le vieux prit le pois et le haricot. Ce n'est pas pour la volaille. D'ailleurs ils auraient pu s'étrangler avec, comme dans les histoires qu'on se racontait le soir, à la veillée. Le vieux se dirigea vers le cellier où l'on rangeait les réserves de provisions pour l'hiver. Quand la vieille l'appela pour le repas. Le vieux alla s'asseoir à table et jeta le pois et le haricot sous le banc sous la table.

Dans la terre battue, le pois et le haricot prirent racine et poussèrent, poussèrent jusqu'au banc.

    • Qu'est ce qu'on va faire ? s'exclama le vieux.

    • C'est facile ! répondit la vieille. Le vieux, tu prends la scie et, dans le banc, tu fais un trou pour le pois, un trou pour le haricot.

Le vieux prit la scie et, dans le banc, il fit un trou pour le pois, un trou pour le haricot.

 

Le pois et le haricot continuèrent de pousser, pousser. Ils arrivèrent à la table.

    • Qu'est ce qu'on va faire ? s'exclama le vieux.

    • C'est encore facile ! répondit la vieille. Le vieux, tu prends la scie et, dans la table, tu fais un trou pour le pois, un trou pour le haricot.

Le vieux prit la scie et, dans la table, il fit un trou pour le pois, un trou pour le haricot.

 

Le pois et le haricot continuèrent de pousser, pousser. Ils arrivèrent au plafond.

    • Qu'est ce qu'on va faire ? s'exclama le vieux.

    • C'est toujours facile ! répondit la vieille. Le vieux, tu prends la scie et, dans le plafond, tu fais un trou pour le pois, un trou pour le haricot.

Le vieux prit la scie et, dans le plafond, il fit un trou pour le pois, un trou pour le haricot.

 

Le pois et le haricot continuèrent de pousser, pousser. Ils arrivèrent au toit.

    • Qu'est ce qu'on va faire ? s'exclama le vieux.

    • Ça reste facile ! répondit la vieille. Le vieux, tu prends la scie et, dans le toit, tu fais un trou pour le pois, un trou pour le haricot.

Le vieux prit la scie et, dans le toit, il fit un trou pour le pois, un trou pour le haricot.

 

Le pois et le haricot continuèrent de pousser, pousser. Ils arrivèrent au ciel.

    • Qu'est ce qu'on va faire ? s'exclama le vieux.

    • C'est le plus facile ! répondit la vieille. On monte au ciel.

Et la vieille commença à monter sur le pois trouvé par le coq du vieux. Le vieux monta sur le haricot trouvé par la poulette de la vieille.

    • La vieille, dit le vieux, je suis fatigué !

    • Il faut se fatiguer pour aller au ciel, répondit la vieille. Monte.

Le vieux monta.

    • La vieille, s'écria le vieux en regardant en bas, c'est haut, j'ai peur !

    • Regarde en haut, répondit la vieille. Et monte !

Le vieux regarda en haut et monta.

    • La vieille, gémit le vieux, c'est trop haut ! Je n'y arriverai pas !

    • Si, tu y arriveras, gronda la vieille. Monte !

Le vieux monta. Ils arrivèrent au ciel.

 

Là, ils virent la maison du Père Noël au milieu d'un beau jardin entouré par un grand mur. Dans le mur, il y avait une porte. À côté de la porte, il y avait une cloche avec sa corde qui pendait.

    • Qu'est-ce qu'on va faire ? s'exclama le vieux.

    • C'est très facile, répondit la vieille. On sonne à la porte et on demande au Père Noël si on peut passer la nuit chez lui.

Et la vieille tira sur la corde. La cloche sonna. Le Père Noël ouvrit la porte.

    • Bonjour la vieille, bonjour le vieux. Que voulez-vous ?

    • Bonjour Père Noël, dit la vieille. Nous sommes fatigués, surtout mon vieux. Nous pourrions passer la nuit chez toi ?

    • Bien sûr, répondit le Père Noël. J'ai même une chambre pour les invités. Mais ne touchez pas à mes galettes qui sont dans le plat sur la table. C'est pour mettre dans le sapin.

    • C'est promis, dirent le vieux et la vieille.

Ils se couchèrent.

Mais pendant la nuit, la vieille se réveilla, flaira vers la table et dit :

    • Elles sentent bon, les galettes du Père Noël. Aussi bon que les miennes. Je me demande si elles sont aussi bonnes. Je vais goûter une miette.

    • Le Père Noël a dit qu'il ne fallait pas y toucher, répondit le vieux.

    • Je ne veux pas y toucher, répartit la vielle. Je veux juste prendre une miette pour goûter.

Mais prendre une miette, c'est toucher. Aussitôt le plat se brisa et les galettes redevinrent pâte comme avant la cuisson, une pâte qui coulait sur la table. Le vieux et la vielle essayèrent de réparer le plat, de ramasser la pâte. Mais quand ils réparaient d'un côté, ça se brisait de l'autre, et quand ils ramassaient la pâte d'un côté, ça coulait de l'autre. Ils travaillèrent toute la nuit, sans arriver à rien.

Au matin, le coq chanta. Le soleil se leva. Les enchantements de la nuit disparurent. Le plat redevint plat entier, et la pâte, galettes cuites.

Le Père Noël entra :

    • Bonjour la vieille et le vieux. Avez-vous bien dormi ?

    • Nous avons très bien dormi, mentirent le vieux et la vieille.

    • N'avez-vous pas touché à mes galettes ?

    • Oh non ! Père Noël, dirent la vieille et le vieux.

    • Menteurs, se fâcha le Pére Noël. Vous savez bien que moi, le Père Noël, je sais tout. Dehors ! Je n'aime pas les menteurs.

Le vieux et la vieille descendirent, la vieille sur le pois trouvé par le coq du vieux, le vieux sur le haricot trouvé par la poulette de la vieille. Ils rentrèrent dans leur maison.

 

Le lendemain matin, la vieille dit :

    • On était bien, chez le Père Noël ! Allez, on remonte !

    • On y était bien, c'est vrai, soupira le vieux. Seulement il faut monter.

Mais la vieille commençait déjà à monter sur le pois trouvé par le coq du vieux. Le vieux monta sur le haricot trouvé par la poulette de la vieille.

    • La vieille, dit le vieux, je suis bien fatigué !

    • Il faut bien se fatiguer pour aller au ciel, répondit la vieille. Monte.

Le vieux monta.

    • La vieille, s'écria le vieux en regardant en bas, c'est bien haut, j'ai peur !

    • Regarde bien en haut, répondit la vieille. Et monte !

Le vieux regarda bien en haut et monta.

    • La vieille, gémit le vieux, c'est bien trop haut ! Je n'y arriverai pas !

    • Si, tu y arriveras, gronda la vieille. Monte bien !

Le vieux monta bien. Ils arrivèrent au ciel.

 

la vieille tira sur la corde de la cloche qui sonna. Le Père Noël ouvrit la porte.

    • Encore vous ! Que voulez-vous ?

    • Bonjour Père Noël, dit la vieille. Nous sommes fatigués, surtout mon vieux ! Et nous sommes bien vieux, surtout mon vieux. Nous pourrions passer la nuit chez toi ? Nous ne toucherons ni au plat ni aux galettes !

    • Vous n'entrez pas dans la maison, répondit le Père Noël. Vous pouvez rester dans le jardin. L'herbe est épaisse et l'air est doux. Mais vous ne touchez pas à mes pommes ! C'est pour mettre dans le sapin de Noël*.

    • C'est promis, dirent le vieux et la vieille.

Ils se couchèrent.

Mais pendant la nuit, la vieille se réveilla, huma l'air et dit :

    • Elles sentent bon, les pommes du Père Noël. Je vais les renifler de plus près.

    • Le Père Noël a dit qu'il ne fallait pas y toucher, répondit le vieux.

    • Je ne veux pas y toucher, répartit la vielle. D'ailleurs je mets mes mains derrière mon dos. Je veux juste les sentir de plus près.

Mais la vieille sentit de si près que le bout de son nez toucha une pomme. Aussitôt, toutes les pommes tombèrent par terre. Effrayés, le vieux et la vieille voulurent remettre les pommes dans les arbres. Mais elles roulaient et retombaient. Alors le vieux eut une idée. Il arracha un cheveu de la vieille, en attacha un bout à la queue d'une pomme, l'autre bout à une branchette. Ça tenait. Il prit un autre cheveu de la vieille, attacha une seconde pomme dans un arbre. Ça tenait, mais la première pomme tomba. Et ce fut toute la nuit comme ça. Chaque fois que le vieux ou la vielle attachaient une pomme à une branche, la précédente tombait. Ils travaillèrent toute la nuit, sans arriver à rien.

Au matin, le coq chanta. Le soleil se leva. Les enchantements de la nuit disparurent. Toutes les pommes reprirent leurs places dans les arbres.

Le Père Noël sortit de chez lui :

    • Bonjour la vieille et le vieux. Avez-vous bien dormi ?

    • Nous avons très bien dormi, mentirent le vieux et la vieille.

    • N'avez-vous pas touché à mes pommes ?

    • Oh non ! Père Noël, dirent la vieille et le vieux.

    • Menteurs, se fâcha le Père Noël. Vous savez bien que moi, le Père Noël, je sais tout. Dehors ! Je n'aime pas les menteurs.

Le vieux et la vieille descendirent, la vieille sur le pois trouvé par le coq du vieux, le vieux sur le haricot trouvé par la poulette de la vieille. Ils rentrèrent dans leur maison.

 

Le lendemain matin, la vieille dit :

    • On était vraiment bien, chez le Père Noël ! Allez, on remonte !

    • On y était vraiment bien, c'est vrai, soupira le vieux. Seulement il faut monter et c'est vraiment haut !

Mais la vieille commençait déjà à monter sur le pois trouvé par le coq du vieux en criant : "Monte !". Le vieux se décida à monter sur le haricot trouvé par la poulette de la vieille.

    • La vieille, dit le vieux, je suis vraiment bien fatigué !

    • Il faut vraiment bien se fatiguer pour aller au ciel, répondit la vieille agacée. Monte.

Le vieux monta.

    • La vieille, s'écria le vieux en regardant en bas, c'est très haut, j'ai vraiment bien peur !

    • Regarde vraiment bien en haut, répondit la vieille irritée. Et monte !

Le vieux regarda vraiment en haut et monta.

    • La vieille, gémit le vieux, c'est vraiment bien trop haut ! Je n'y arriverai pas !

    • Si tu y arriveras, gronda la vieille en colère. Monte vraiment bien !

Le vieux monta vraiment bien. Ils arrivèrent au ciel.

 

la vieille tira sur la corde de la cloche qui sonna. Le Père Noël ouvrit la porte.

    • Toujours vous ! Que voulez-vous cette fois ?

    • Bonjour Père Noël, dit la vieille. Nous sommes fatigués, surtout mon vieux ! Nous sommes vieux, surtout mon vieux ! Nous venons de loin, surtout pour mon vieux ! Nous pourrions passer la nuit chez toi ? Nous ne toucherons ni au plat ni aux galettes, ni aux pommes, ni à rien de ce qui se mange !

    • Vous n'entrez pas dans ma maison, vous ne restez pas dans mon jardin, répondit le Père Noël. Allez dans la remise. Il y a de la bonne paille. Et ne touchez pas à ma charrette. C'est pour porter les cadeaux la nuit de Noël.

    • C'est promis, dirent le vieux et la vieille.

Ils se couchèrent.

Mais pendant la nuit, la vieille se réveilla, vit la charrette à la clarté de la lune qui passait par la petite fenêtre et dit :

    • Que la charrette du Père Noël est belle ! Qu'on doit être bien dedans, les cadeaux derrière, les rennes devant, courant sur les routes du ciel. Je vais m'asseoir sur le siège pour voir comment ça fait !

    • Le Père Noël a dit qu'il ne fallait pas y toucher, répondit le vieux.

    • Je ne veux pas y toucher, répartit la vielle. D'ailleurs je mets mes mains en l'air. Je veux juste m'asseoir sur le siège pour voir comment ça fait !

Elle s'assit. Aussitôt la charrette tomba en morceaux. Le vieux et la vieille s'activèrent à la remonter. Mais quand ils réparaient d'un côté, ça se démontait de l'autre. Ils travaillèrent toute la nuit, sans arriver à rien.

Au matin, le coq chanta. Le soleil se leva. Les enchantements de la nuit disparurent. La charrette redevint charrette entière.

Le Père Noël pénétra dans la remise :

    • Bonjour la vieille et le vieux. Avez-vous bien dormi ?

    • Nous avons très bien dormi, mentirent le vieux et la vieille.

    • N'avez-vous pas touché à ma charrette ?

    • Oh non ! Père Noël, dirent la vieille et le vieux.

    • Menteurs, se fâcha tout rouge le Père Noël, rouge comme son grand manteau long, sous son capuchon rouge bordé de fourrure blanche**. Vous savez bien que moi, le Père Noël, je sais tout. Pour la troisième et dernière fois, dehors ! Je n'aime pas les menteurs.

Le vieux et la vieille descendirent aussi vite qu'ils le pouvaient, la vieille sur le pois trouvé par le coq du vieux, le vieux sur le haricot trouvé par la poulette de la vieille. Mais ils eurent beau faire vite, ils étaient encore à hauteur du toit quand le pois et le haricot se cassèrent net au ras du sol. Le vieux et la vieille tombèrent par terre. Les feuilles amortirent leur chute. Mais désormais, ils ne pouvaient plus monter chez le Père Noël. Ils durent rester dans leur maison avec le coq et la poulette.

 

Et celui qui m'a raconté cette histoire, ce n'est pas le vieux, il n'en est pas fier. Ce n'est pas la vieille, elle ne s'en vante pas. Ce n'est pas le coq, lui, il ne sait que coqueliner pour faire lever le soleil. Ce n'est pas le Père Noël non plus : on ne peut plus monter chez lui. C'est la poulette. Dès qu'elle a pondu un oeuf, elle se met à chanter :

    • Cot, cot, cot, codet !

Et elle raconte tout ce qu'elle sait.

 

 NOTES :

* Autrefois, on ne mettait pas des boules dans le sapin mais des friandises et des fruits ronds

** Le Père Noël de mon enfance n'était pas vêtu en lutin (ça, c'est le Père Noël américain, celui qui fait "Oh ! Oh ! Oh !") mais avec un long manteau rouge à large capuchon, bordé de fourrure blanche et serré à la taille par une corde.

 

**************************************

 

HISTOIRE DU VIEUX, DE,LA VIEILLE, DU POIS ET DU HARICOT

Conte Lithuanien

Natha Caputo* – Conte des quatre vents -Nathan

 

Il était une fois un vieux et une vieille.

Le vieux avait un coq, la vieille avait une poulette.

Or, un jour que le coq et la poulette grattaient la terre, ils déterrèrent, le coq, un pois, et la poulette, un haricot.

Le vieux prit le pois et le haricot et les jeta sous le banc, près de la table.

Et voilà que le pois et le haricot se mettent à pousser ! Ils poussent si bien qu'ils arrivent à la hauteur du banc.

    • Que faire ? demande le vieux.

    • Coupe le banc ! dit la vieille.

Et le vieux scia le banc.

Le pois et le haricot continuent à pousser. Ils grandissent si bien qu'ils arrivent à la hauteur de la table.

    • Que faire ? demande le vieux.

    • Coupe la table ! dit la vieille.

Et le vieux scia la table.

Le haricot et le pois grandissent toujours. Ils sont si haut que maintnant ils touchent le plafond.

    • Que faire ? demande le vieux.

    • Fais un trou dans le plafond ! dit la vieille.

Et le vieux fit un trou dans le plafond.

Le pois et le haricot s'allongent, s'allongent encore. Ils arrivent au toit.

    • Que faire ? demande le vieux.

    • Fais un trou dans le toit ! dit la vieille.

Mais le haricot et le pois ne cessent pas de grandir. Ils montent, ils montent vers le ciel.

Et voilà qu'ils touchent le ciel.

    • Tu vois ? dit le vieux, ils sont montés jusqu'au ciel !

    • Et bien, dit la vieille, pourquoi n'irions-nous pas, nous aussi ?

    • Et comment ? demande le vieux.

    • Il n'y a qu'à grimper, dit la vieille.

Et le vieux et la vieille commencent de grimper : la vieille sur le pois, le vieux sur le haricot.

Ils grimpèrent longtems

    • Arrive-t-on bientôt ? demandait le vieux.

    • Pas encore, répondait la vieille, c'est haut !

Tout à coup ils furent au bout de leur peine. Ils étaient arrivés au sommet du pois et du haricot, ils étaient dans le ciel.

Il y avait là un jardin et une petite maison.

    • C'est la maison du Bon Dieu, dit la vieille.

Et timidement, ils frappèrent à la porte.

    • Entrez ! dit une voix.

Le Bon Dieu était là.

    • Nous permets-tu de dormir chez toi ? demanda la vieille. Nous sommes bien fatigués...

    • Oui, vous pouvez dormir ici, dit le Bon Dieu, mais ne touchez pas à mes galettes...

    • C'est promis, disent le vieux et la vieille, qui se couchent.

Mais pendant la nuit, la vieille se réveille.

    • Il ne faut pas y toucher, dit le vieux. Le Bon Dieu se fâcherait.

La vieille obéit et se rendort.

Un peu plus tard, elle se réveille de nouveau et dit au vieux :

    • Je n'y puis plus tenir ; il me faut y goûter. Oh ! Un petit morceau seulement !

    • Mais à peine y a-t-elle touché que le plat se brise, que les galettes redeviennent pâte et coulent sur la table. Le vieux et la vieille essaient de ramasser les morceaux du plat, de ramasser la pâte... Mais ils eurent beau travailler toute la nuit, ils ne réussirent à rien.

Au matin, le coq chanta.

Et aussitôt, l'assiette redevint entière et la pâte reprit sa forme de galette.

Le Bon Dieu s'approcha et demanda :

    • N'avez-vous pas touché à mes galettes ?

    • Oh ! non ! répondirent le vieux et la vieille.

Alors le Bon Dieu se fâcha et les renvoya du ciel.

Le lendemain, le vieux et la vieille grimpèrent de nouveau le long du pois et du haricot et revinrent au ciel.

    • Nous permets-tu de dormir chez toi ? demanda la vieille au Bpn Dieu.

    • Vous pouvez rester dans le jardin, permit le Bon Dieu. Mais ne touchez pas à mes pommes !

    • C'est promis ! disent le vieux et la vieille.

Et ils s'installent au jardin.

Pendant la nuit, la vieille se réveille.

    • Elles sont si belles, les pommes du Bon Dieu, dit-elle. J'aimerais tant y goûter...

    • Il ne faut pas y toucher, dit le vieux. Le Bon Dieu se fâcherait.

Mais un peu plus tard, la vieille arracha quand même une pomme et aussitôt toutes les pommes de l'arbre tombèrent par terre.

Effrayés, le vieux et la vieille ne savaient que faire.

Enfin le vieux eut une idée. Il arracha des cheveux à la vieille et ils essayèrent de rattacher les pommes au pommier. Mais les pommes ne tenaient pas et retombaient par terre...

Au matin, le coq chanta.

Et au même instant, les pommes reprirent leur place sur l'arbre.

Le bon Dieu s'approcha et demanda :

    • N'avez-vous pas touché à mes pommes ?

    • Oh non répondirent le vieux et la vieille

Alors le Bon Dieu se fâcha et les renvoya du ciel.

Le troisième jour, pour la troisième fois, le vieux et la vieille grimpèrent le long du pois et du haricot et arrivèrent au ciel.

    • Nous permets-tu de dormir chez toi ? demanda la vieille.

    • Allez dans ma remise, répondit le Bon Dieu, mais ne touchez pas à mes charrettes.

    • C'est promis, disent le vieux et la vieille.

Et ils s'en vont dans la remise.

Pendant la nuit, la vieille se réveille et dit au vieux :

    • J'aimerais bien aller faire un petit tour dans le ciel avec une des charrettes du Bon Dieu !

    • Il ne faut pas y toucher, dit le vieux. Tu le sais bien !

Mais la vieille était têtue.

Elle s'assit dans une des charrettes et tout aussitôt les roues tombèrent en morceaux.

Le vieux et la vieille eurent beau travailler, ils ne purent les réparer.

Au matin, le coq chanta.

Et à l'instant même, les roues redevinrent entières et reprirent leur place.

Pour la troisième fois, le Bon Dieu s'approcha et demanda :

    • N'avez-vous pas touché à mes charrettes ?

    • Oh ! non ! répondirent le vieux et la vieille, mentant pout la troisième fois.

Alors le Bpn Dieu se fâcha et les renvoya du ciel pour la dernière fois...

Vite, vite, le vieux et la vieille glissèrent le long du pois et du haricot.

Mais cette fois, ils n'étaient pas arrivés au sol que le pois et le haricot se cassèrent et le vieux et la vieille tombèrent par terre.

Et depuis, ils sont restés chez eux, avec leur coq et leur poulette.

Et c'est la poulette qui m'a raconté cette histoire...

NOTE : *Natha Caputo, née Nathalie Bernstein, écrivaine française adaptatrice de contes (1904 Lyon - 1967 Paris) 

NOTA : je laisse le lecteur ou la lectrice découvrir les différences, importantes ou minimes, entre ces deux versions

 

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