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Le blog d'Hélène Loup
10 août 2019

LE PROFESSEUR DE PARESSE - Contes pour Monique et Pierre - N°21

LE PROFESSEUR DE PARESSE

 

 

 

Sous un figuier aux larges feuilles sombres et aux fruits bleus et chauds de soleil, il y avait un homme allongé, la bouche grande ouverte. Quelqu'un vint à passer et, tout étonné demanda :

- Mais que faites-vous donc ?

- J'attends qu'une figue tombe dans ma bouche.

- Excellente idée ! Je vais suivre votre exemple.

 

Il s'étendit. Bientôt une figue tomba entre les jambes des deux hommes.

- Est-elle plus près de vous ou de moi ? demanda le premier.

- De vous, dit le second.

- Donc, elle est à moi. Auriez-vous l'amabilité de la mettre dans la bouche ?

Le nouveau venu ramassa la figue entre ses deux orteils et la lança dans la bouche de son voisin.

- Ma parole ! Vous êtes encore plus paresseux que moi, soupira le premier

avec admiration. Accepteriez-vous de me prendre comme votre humble

disciple ?

- Avec plaisir.

 

Il fut décidé d'attendre le lendemain pour accomplir la cérémonie rituelle, car la conversation les avait bien assez fatigués pour ce jour.

Le lendemain, à midi, le futur disciple frappa à la porte de son futur maître. Il apportait un régime de bananes en offrande à Confucius qui est le patron tout à la fois des érudits, des maîtres et des disciples.

- Je n'ai pas de table où déposer votre cadeau, dit l'hôte en ouvrant la

porte. Veuillez aller en chercher une dans la cour.

- Oh! Non! Je suis déjà bien trop fatigué... Prenons mon dos en guise de

table à offrandes, répondit le visiteur.

Et, disant ces mots, il s'agenouilla et posa ses mains à plat sur le plancher.

- Je crois qu'hier nous avons fait une erreur : vous êtes certainement plus

paresseux que moi ; à mon tour de vous demander d'être mon maître, dit

l'hôte.

Mais la "table", à genoux, s'était déjà endormie...

 

 

Conte du Viet-nam

 

Trois petites illustrations : 

- Un chat endormi étendu de tout son long

- Gaston Lagaffe endormi profondément

- Une citation d'Albert Einstein : "Un homme qui lit trop et qui fait trop peu d'efforts cérébraux prend vite des habitudes de paresse d'esprit."

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