Verbe CALTER au présent de l'indicatif
Verbe CALTER (ou : caleter)
Je pars
Tu te cavales
Il se débine
Nous nous taillons
Vous vous barrez
Ils se trissent
Cette conjugaison fantaisiste existe depuis cinquante à soixante ans, à ma connaissance.
Autre version : On annonce la conjugaison du verbe PARTIR, et on dit, à la première personne du singulier : Je calte, ou je m'calte.
La langue française est riche, il y a beaucoup de synonymes, la plupart familiers ou argotiques, vieillis ou récents. Je me suis amusée à en rechercher quelques-uns.
Pronominaux : s'en aller, se casser, se tirer, s'arracher, s'esbigner, se carapater, s'évader, s'enfuir, se déménager, se caleter, s'encourir, s'esquiver
Non pronominaux : filer, décaniller, décamper, déguerpir, cavaler, déménager, droper, caleter, dégager
A vous d'en trouver d'autres et d'en faire une conjugaison. Ce pourrait être une excellente manière de faire revivre un futur et un subjonctif qui tombent de plus en plus en désuétude, sans parler du passé simple.
Le futur est remplacé par le verbe aller : demain, j'irai le faire, au lieu de : demain, je le ferai
Le subjonctif n'est même plus enseigné en classe : il faut que vous courrez vite, au lieu de : il faut que vous courriez vite.
Quant au passé simple, cela fait plus de quarante ans que l'on m'explique que les enfants ne le comprennent plus. Dans ce cas, pourquoi l'utilisent-ils quand ils racontent ? Pas toujours bien, c'est vrai, ils disent souvent : il vendut, au lieu de : il vint. Mais ils en comprennent parfaitement la nuance et ne le confondent pas avec un passé composé : il est venu, au lieu de: il vint.
Avec les conjugaisons, ce sont des nuances de langage qui se perdent, donc de la compréhension. A une époque où l'on prône de parler au lieu de cogner (là, je suis totalement d'accord, même si je sais que le langage peut servir à manipuler et blesser ; mais c'est tout de même mieux, ou moins pire, que la pure violence physique), on prône aussi d'affaiblir le langage...
Prétexte : ne pas humilier ceux qui le possèdent mal, et être compris. Pour moi, on est bien plus méprisant en considérant que l'autre ne peut pas apprendre, et aussi quelque peu paresseux. Il est si facile d'insérrer une périphrase explicative ! C'est un pléonasme, certes. Mais l'oral n'est pas l'écrit et le conteur, comme d'ailleurs un bon conférencier, un bon "discoureur", savent parfaitement s'en servir. Sans parler des bons enseignants et autres pédagogues. Evidemment, c'est un travail de glisser dans le fil du récit, sans l'interrompre, périphrases et explications diverses (ex. : en Chine, le dragon apporte la pluie), mais c'est jubilatoire.
C'était un petit coup de gueule à force d'entendre ma langue massacrée à la radio et à la télé !
Et chercher des synonymes est à la fois très amusant et étonnament instructif. Essayez donc, devant les montagnes ou les parterres de chaussures, de le faire avec ce simple mot, soulier ! Je l'ai tenté avec des enfants à l'époque où j'étais au biblioclub de Vanves ! C'est impressionnant !