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Le blog d'Hélène Loup
29 mai 2012

"Gordes" - Sonnet d'Olivier de Magny

Gordes, que ferons-nous ? Aurons-nous point la paix ?

Gordes, que ferons-nous ? Aurons-nous point la paix ?
Aurons-nous point la paix quelquefois sur la terre ?
Sur la terre aurons-nous si longuement la guerre,
La guerre qui au peuple est un si pesant faix ?

Je ne vois que soudards, que chevaux et harnois,
Je n'ois que deviser d'entreprendre et conquerre,
Je n'ois plus que clairons, que tumulte et tonnerre
Et rien que rage et sang je n'entends et ne vois.

Les princes aujourd'hui se jouent de nos vies,
Et quand elles nous sont après les biens ravies
Ils n'ont pouvoir ni soin de nous les retourner.

Malheureux sommes-nous de vivre en un tel âge,
Qui nous laissons ainsi de maux environner,
La coupe vient d'autrui, mais nôtre est le dommage.

Olivier de Magny (1530 - 1561)

 

Un sonnet qui a plusieurs siècles, et qui est si moderne !

Un texte que j'ai toujours autant de plaisir à dire depuis mes tous débuts dans l'art vivant !

 

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Commentaires
C
Apparemment la liste des poètes de la Renaissance n’est pas close.<br /> <br /> Ou alors il existe des contemporains tres forts pour le pastiche,<br /> <br /> des faux-monnayeurs littéraires !!<br /> <br /> <br /> <br /> Trois sonnets surgis de nulle part ailleurs, trouvés sur le Net <br /> <br /> (signés « Le Seigneur des Anneaux ». Il faut 50 post pour lui<br /> <br /> envoyer un mp je ne peux interroger le posteur).<br /> <br /> <br /> <br /> En tout cas si c’est un pastiche je ne vois qu’un génie comme <br /> <br /> l’habile Robert Rapilly ou le facétieux Louis Latourre pour avoir<br /> <br /> ce talent? Merci de me dire si vous trouvez un auteur ancien<br /> <br /> ou plutôt moderne ?<br /> <br /> <br /> <br /> I. Loing du propos ſans gouſt, loing du parler groſſier<br /> <br /> Qui trop regna long-temps par le paÿs de France.<br /> <br /> Loing des amuſemens, ſans ame, ſans ſcience,<br /> <br /> Où mainct poëte hier cruſt bon de ſ’oublier.<br /> <br /> <br /> <br /> Loing des diſcours oiſeux, des ſonges de papier,<br /> <br /> Phebus de ſon grant art nous rend la conaiſſance.<br /> <br /> Homere puis Petrarque y joignans leur puiſſance,<br /> <br /> Noſtre langue à nouveau voit ſon ſoleil briller.<br /> <br /> <br /> <br /> Un poëme aux accens ſçavament agencez<br /> <br /> Prolonge la leſſon dez grans maiſtres paſſez.<br /> <br /> De la Grece et de Rome il conſerve la marque.<br /> <br /> <br /> <br /> Mais lors ſa plus grant gloire au royaume françois,<br /> <br /> Son laurier qu’au jour d’huy le plus hauct je luy vois,<br /> <br /> C’eſt de ſçavoir charmer ſon bien aymé monarque.<br /> <br /> <br /> <br /> II. Qui veult conoiſtre vn homme aux mille courtiſans,<br /> <br /> Doibt comme luy ſe faire amy de l’injuſtice,<br /> <br /> Cherir la vanité, l’envie, l’avarice,<br /> <br /> Et toutes les vertus communes aux puiſſans.<br /> <br /> <br /> <br /> Qui veult conoiſtre pis, perfides, malfaiſans,<br /> <br /> Des ſept pechez mortels toujours pronts au ſervice,<br /> <br /> Il doibt entrer de Rome en la Tres-Haulte Lice<br /> <br /> Y renconſtrer la Beſte et tous ſes partiſans.<br /> <br /> <br /> <br /> Paſſant par tous degrez, ſous-diacre, diacre, preſtre,<br /> <br /> Eveſque et archeveſque, il ſe preſente au Maiſtre<br /> <br /> Avecque toge pourpre et galero bouffon :<br /> <br /> <br /> <br /> Car la couleur icy change en vertu le vice.<br /> <br /> Et l’apparat pompeux qu’on dict cardinalice<br /> <br /> Deſguiſe la rougeur que meſt la honte au front.<br /> <br /> <br /> <br /> III. Vous ſçachant trop, la nuict, ſous l’amoureuſe loy<br /> <br /> Courir diſſimulee où le Desir vous meine,<br /> <br /> Je doubte ſi mon cueur doibt en reſſentir peine,<br /> <br /> Ou s’éjouir plutost de voſtre peult de foy.<br /> <br /> <br /> <br /> Car ſur ce champ celé dont vous payez l’octroy,<br /> <br /> Scrupule ny regret ny honte ne vous freine.<br /> <br /> Et vous tenez, ce ſemble, à vous imposer geſne<br /> <br /> En affirmant le jour n’eſtre jamais qu’a moy.<br /> <br /> <br /> <br /> LAURE, j’ay plain ſoupçon de vos eſbats nocturnes.<br /> <br /> Mais quand de pleurs jaloux je remplirois cent urnes<br /> <br /> Ils ſecheroient bien toſt ſous vos ardans ſoleils :<br /> <br /> <br /> <br /> De la fidelite la chaiſne m’importune.<br /> <br /> Nous ſommes loupve et loup que faict ſortir la lune ;<br /> <br /> Commune liberté faict nos chemins pareils.
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